Par la tête, par le trou ou par la queue ?

(Et encore, j'avais commencé innocemment avec :" par dessus, par dessous ou par dedans" avant de me dire que ça allait vous tenter, et j'ai pensé à "par devant ou par derrière", et j'ai mis au moins une seconde entière avant de me rendre compte que c'était encore pire. Je suis très fatiguée en ce moment.)

Pâques est loin derrière nous, c'est donc le moment idéal pour faire un topic en vague rapport avec le sujet. Le petit lapin tout meugnon, la petite poule qui couve de charmants oeufs en sucre... Ou encore, n'importe quand dans l'année, les ours en guimauve, en gélatine, les hippocampes en chocolat, bref, toute cette bucolique ménagerie qui fait le bonheur de nos papilles, par où les commencez où ?

En effet, trois écoles de pensée s'opposent :

- La première veut qu'on commence par la tête, afin d'abréger les souffrances de la bête. Méthode simple, rapide et charitable, même si on peut soupçonner un certain penchant hypocrite pour l'arrachage de tête, sans doute induit par des parents trop stricts qui refusaient que vous regardiez à l'intérieur de vos petits camarades pour voir comment ils fonctionnent, et vous ont ainsi condamnés à errer sur la voie de la cruauté à la petite semaine au lieu de vous lancer sur la glorieuse piste de la curiosité scientifique.

- La seconde veut qu'on commence par la queue, ou les pieds, cela dépend de l'espèce et de la position de la bestiole. Car, comme l'a dit Roman Polanski dans "le locataire", et dont je vous aurais bien posté l'extrait adéquat si seulement quelqu'un avait eu le bon goût de le proposer, si on prive une personne de ses pieds, elle dira "moi et mes pieds", pareil avec les jambes, les bras, le coeur, même si dans ce dernier cas on ne doit pas le dire longtemps. Mais si on lui coupe la tête, elle dira "moi et mon corps", du moins pourra le penser pendant 6 secondes parait-il. Ainsi la tête est le siège du "moi", ce que Polanski trouve scandaleux, ce qui est un autre débat, si vous le voulez bien.

- La troisième veut que, compensant l'absence d'accès de la première école au monde de la science, l'on laisse agir la chimie et les merveilles du corps humain, en léchant d'une langue obstinée une surface limitée, créant ainsi un petit trou que l'on élargit au besoin. Ecole qui présente le double avantage de faire durer le plaisir plus longtemps et de s'en foutre partout.

Personnellement, je suis de la seconde école. Tant que la tête est intacte et représente une espèce identifiable, l'esprit de la bête est là et peut continuer à me tenir compagnie. Je prolonge ainsi sa vie et nous pouvons entretenir des rapports enrichissants pendant les secondes suivantes.

Fuchsia, voila encore bien un problème sociétal aux enjeux énormes que tu nous propose ici.
J'avoue de mon côté m'être déjà penché sur la question, mais je n'ai pas trouvé de réponse dans mon cas personnel. Un mélange de 1, et de 2, dépendant de l'emballage. Avec une propension pour le 1. ;p

Mais une alternative existe, mesdames et messieurs, oui ! Le chocolat sans tête. L'oeuf de paques n'a pas de tête. Le kinder surprise non plus (haha ! toute référence à un article de mon cru serait fortuite ). Mais vient alors la question : comment le mange t on ?

La aussi, plusieurs écoles. Le cassage violent (tel un Braïce de nïce de la fève), la découpe minutieuse-artistique-sculpturale (qui râle ?), le décollage correspondant a la "soudure" chocolatière... Encore trop d'options.

Dernière alternative : la tablette. Mais la, se pose encore le problème de certaines tablettes avec un motif non symétrique. Pour le côte d'or, commence-t-on par l'écriture (Sale analphabète), ou par l'éléphant (braconnier, va).

Fuchsia, éclaire nous de ton savoir.

Merci Fred de cette intervention aussi éclairante qu'un myctophidae dans les profondeurs. D'ailleurs, tant que nous péchons dans ces eaux troubles, je me permets de t'accuser de noyer le poisson, qu'il soit de l'espèce sus-mentionnée ou non.

Car même si la science n'a jamais permit d'éclaircir le moyen par lequel la poule de Pâques arrivait à mettre des jouets dans les oeufs Kinder qu'elle pond, il n'en reste pas moins qu'ils en tiennent lieu de petit, comme le prouve l'emballage jaune qui n'est pas sans rappeler la duveteuse couleur des charmants petit poussins.

Certes, on ne peut guère éviter de les trancher en deux dans le sens de la largeur afin d'accéder à la substanplastique moelle qui suscite nos ris et nos jeux. Le choix est là limité, voire impossible, à moins de jeter la capsule sans l'ouvrir et sans jamais savoir ce que contenait... Non, impossible, comme je le disais. Ainsi, par soucis de symétrie, je casse l'oeuf dans le sens de la hauteur, suivant la fameuse petite soudure, pour ne pas faire de jaloux, et je peux ranger mon jouet dedans comme dans un petit berceau.

Mais cela ne règle pas le problème de l'existence réellement poussinale de la capsule jaune, ne serait-ce qu'au sens métaphorique, et les poussins ont des t^tes, même si on pourrait en douter en les regardant courir partout comme des cons. Peu importe où se trouve la tête : elle finit toujours par faire irruption, tel un coucou suisse oublié que plus personne n'attendait.

Quant aux motifs de la tablette graphique, je les trouve beaucoup moins bien faits qu'à l'époque bénie où les dessinateurs travaillaient au papier et au crayon.